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HESSIE

GRILLAGES

24 janvier - 2 mars 2019

Par-delà la bourrasque

Tadeo Kohan

(extrait)

"Figure unique de la scène artistique française des années 1970, Hessie développe une œuvre à la fois poétique et politique, fragile et puissante. Composé de coton, de papier, de fils de couleurs et d’objets du quotidien, son travail personnel évoque tantôt les formes régulières du Minimalisme, tantôt l’économie de moyens et une appropriation directe du réel proche du Nouveau Réalisme.

Hessie (Carmen Lydia Djuric) naît le 16 juillet 1936 dans les Caraïbes, d’une mère Anglaise et Colombienne et d’un père Noir et Hindou. Après un séjour de deux ans à New York où elle travaille comme copiste d’œuvres d’art, Hessie s’établit en France en 1962 avec son compagnon, le peintre Dado (Miodrag Djuric). Ils s’installent à Hérouval, au nord-ouest de Paris dans une maison-atelier où l’artiste vivra jusqu’à son décès en 2017.

Au cours des années 1970, Hessie fait partie de nombreuses expositions personnelles et collectives dans des salons, galeries (Yvon Lambert en 1973, Marcel Billot, 1976) ou institutions (Centre national d’Art contemporain, Paris, 1972 ; Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, 1975 ; Kunsthal Brinkinau, Amsterdam, 1976 ; Centre national d’Art et de Culture Georges Pompidou, Paris, 1977 ; Musée des Arts Décoratifs, Paris, 1977, etc.).

Le travail de Hessie peut être rapproché des courants esthétiques et théoriques de son temps, mais s’en échappe toujours, par sa singularité, sa diversité et son agilité à se transformer sans cesse.
Dans la lignée d’un récent regard décloisonné porté sur l’histoire des arts, son œuvre reçoit une nouvelle réception critique dès les années 2000 avec des expositions institutionnelles personnelles (La Verrière Hermès, Bruxelles, 2016, Les Abattoirs, Toulouse ou le MUSAC, Leòn, 2017) et collectives (dont 

« elles@centrepompidou » au Musée National d’art Moderne en 2009). (...)"
 

Beyond the wind gust

by Tadeo Kohan

(excerpt)

"As a unique figure of the 70’s French art scene, Hessie developed a work which is both poetical and political, delicate and powerful. Made with cotton cloth, paper, coloured threads and everyday objects, it sometimes evokes the even shapes of Minimalism, sometimes an economy of means and a direct appropriation of reality, close to New Realism (Nouveau Réalisme).

Hessie (Carmen Lydia Djuric) was born on July 16, 1936, in the Caribbean, from an English and Colombian mother and a Black and Hindu father. After working for two years as an art copyist in New York, Hessie settled in France in 1962 with her partner, the painter Dado (Miodrag Djuric). They moved into a house- studio in the north-western part of Paris, at Hérouval.The artist lived there until she passed away in 2017.

During the 70’s, Hessie took part in numerous solo shows and collective exhibitions in art salons, private galleries (Yvon Lambert, 1973 ; Marcel Billot, 1976) or public institutions (National Contemporary Art Center, Paris, 1972 ; Modern Art Museum of Paris, 1975 ; Georges Pompidou Center, Paris, 1977 ; Museum of Decorative Arts, Paris, 1977 ; Lund Konsthal, Sweden, 1978 ; etc.).

Hessie’s work can be associated with various aesthetic and theoretical art movements of her time, but it sets itself apart because of its singularity, its diversity and capacity of continuous transformation.

Since the 2000’s, in line with a decompartmentalized view in art history, her work received a new critical interest and was exhibited by public institutions in solo shows (La Verrière Hermès, Brussels, 2016 ; Les Abattoirs,Toulouse or the MUSAC, Leòn, Spain, 2017) and group shows (including

« elles@centrepompidou » at the Georges Pompidou Center, 2009). (...)"

La Galerie Arnaud Lefebvre est très heureuse de présenter une exposition de Grillages de Hessie. Parmi les séries de l'artiste, celle des Grillages est la plus importante en nombre et en variété. L'exposition montre un ensemble de Grillages blancs dont deux pièces brodées autour des chiffres 1 et 2 (No.Inv.012 et No.Inv.100), ainsi que deux œuvres de fils de couleurs particulièrement belles bien qu’endommagées et récemment restaurées (No.Inv.107 et No.Inv.112). D’après ce que dit Hessie, les grillages blancs sont venus après ceux en couleur: « Depuis Aline Dallier, je ne fais que des « Grillages » en blanc, jamais avec les autres fils. » Aline Dallier a été pionnière en France à écrire sur l’art des artistes femmes et à les exposer comme à la Galerie A.I.R. de New York en 1976.
Hessie dit que la forme du grillage provient des cages de poulailler qu’elle avait confectionnées dans sa maison d’Hérouval. Il recouvre une forme aux sens multiples et opposés, à la fois geste minimal de la cellule brodée et engendrement de l’espace par répétition, de même qu’il exprime à la fois la protection du foyer et l’enfermement de la prison. Si les grillages de couleurs évoquent au sein de sa broderie le langage de la polyphonie, les grillages monochromes blancs suggèrent la voix unique qui progresse dans un sens linéaire.

Le travail sur les Grillages est aussi le fil directeur du portrait de Hessie fait par Mythia Kolesar dans son film de 1974
Survie Transe-perce. Ce film dont l’unique bobine a été détériorée par l’humidité est montré pour la première fois le soir du vernissage dans une version restaurée qui lui redonne la couleur et le son d’origine. L’exposition présente également un ensemble de portraits photos de Mythia Kolesar.

A l’occasion de cette exposition, Arnaud Lefebvre tient à remercier la famille de Hessie pour sa confiance ainsi que Julie Bonpas pour sa restauration des broderies de Hessie,  Bill Brand (BB Optics) pour sa restauration du film de Mythia Kolesar, Gérard Galby pour  son aide sur les films de Mythia Kolesar et Béatrice Hatala pour ses photographies de Mythia Kolesar.

The Arnaud Lefebvre Gallery is very pleased to have a show of Grids by Hessie. Among the various series of the artist, the Grid is the largest and the most diversified. The show presents a group of white thread Grids including two embroideries bearing the numbers 1 and 2 (No.Inv.012  and No.Inv.100), as well as two colour thread works especially beautiful, although damaged by moisture and recently restored (No.Inv.107 and No.Inv.112). From what Hessie said, the white grids came after the ones in colour : “Since the time of Aline Dallier, I only do white grids, I never use other threads.” Aline Dallier was a French pioneer in writing about and exhibiting Women artists in the 70’s, like the show she curated at the A.I.R. Gallery of New York in 1976.
Hessie recounts that the shape of grid comes from chicken cages she made in her house at Hérouval. It covers multiple and opposite meanings, being both the minimal gesture of the embroidered cell and the expansion of space through its repetition, as well as expressing both the protection of home and the confinement of jail. In her embroidery, the colour grids evoke the language of polyphony, while the white monochrome grids suggest the single voice that evolves in a linear way.

The work on Grid is also at the heart of Hessie’s portrait made by Mythia Kolesar in her 1974 film Hessie, Survival Trance. The sole reel of this film was deteriorated by moisture and the film was shown for the first time at the opening in a restored version, with its original colour and sound. The show also displays a group of photo portraits of Mythia Kolesar.

On the occasion of this show, Arnaud Lefebvre would like to thank Hessie’s family for their confidence, and also Julie Bonpas for her restoration of the embroideries, Bill Brand (BB Optics) for his restoration of Mythia Kolesar’s film, Gérard Galby for his help on the films by Mythia Kolesar and Béatrice Hatala for her photos of Mythia Kolesar.

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